par Jean-Baptiste 
Le retour de Ranma 1/2 sur Netflix en 2024 a suscité un vif engouement, mêlant nostalgie des fans de la première heure et curiosité des nouveaux spectateurs. Cette nouvelle adaptation, produite par le studio MAPPA, revisite le manga culte de Rumiko Takahashi, publié entre 1987 et 1996. Avec son mélange unique d’humour, d’arts martiaux et de réflexions sur le genre, Ranma 1/2 a marqué toute une génération, notamment grâce à sa diffusion dans le Club Dorothée en France. Ce remake ambitionne de moderniser l’œuvre tout en restant fidèle à son esprit. Voici mon analyse détaillée de cette nouvelle version, entre points forts, limites et attentes pour la suite.
Une fidélité remarquable au manga original
Le remake de Ranma 1/2 se distingue par son respect scrupuleux du manga de Rumiko Takahashi. Contrairement à la série animée des années 1980-1990, qui prenait parfois des libertés avec l’histoire en ajoutant des épisodes fillers, cette adaptation suit l’ordre des arcs narratifs du manga. Les quatre premiers tomes sont couverts dans la première saison, introduisant les personnages emblématiques comme Ranma Saotome, Akane Tendo, Ryoga Hibiki et Shampoo. Chaque épisode retranscrit avec soin les scènes cultes, comme les transformations de Ranma en fille au contact de l’eau froide, ou les quiproquos amoureux au dojo Tendo.
Un casting vocal japonais d’exception
Un des atouts majeurs de ce remake réside dans la présence des seiyûs originaux. Kappei Yamaguchi, Megumi Hayashibara et Noriko Hidaka reprennent leurs rôles respectifs de Ranma (garçon et fille) et Akane, apportant une continuité émotionnelle pour les fans. Leur performance conserve l’énergie et l’humour qui ont fait le charme de la série originale. Cependant, la version française suscite des débats. Certains regrettent l’absence de plusieurs comédiens emblématiques du doublage des années 1990, ce qui peut altérer l’expérience nostalgique pour le public francophone.
Une animation modernisée par MAPPA
Le studio MAPPA, connu pour des titres comme Jujutsu Kaisen et Chainsaw Man, livre une animation fluide et colorée. Les combats d’arts martiaux, véritable ADN de Ranma 1/2, bénéficient de chorégraphies dynamiques et d’effets visuels soignés. Les designs des personnages respectent le style de Rumiko Takahashi tout en adoptant une esthétique contemporaine. Pourtant, certains fans notent une perte de l’identité visuelle des années 1980, marquée par des couleurs plus vives et un style plus expressif.
Des choix visuels qui divisent
Si l’animation est techniquement irréprochable, elle adopte un ton plus lisse que la série originale. Les couleurs pastel, typiques des productions modernes, contrastent avec les teintes saturées de l’époque. De plus, les expressions faciales exagérées, qui faisaient le sel de l’humour de Ranma 1/2, semblent parfois moins percutantes. Cela donne un rendu plus sage, qui peut séduire un public novice mais décevoir ceux attachés au côté déjanté de l’original.
Les thèmes du genre toujours d’actualité
L’un des aspects les plus fascinants de Ranma 1/2 reste sa réflexion sur l’identité de genre. À une époque où ces questions étaient peu abordées, Rumiko Takahashi explorait avec audace les expériences de Ranma, confronté à sa transformation en fille. Ce remake conserve cette dimension, mettant en lumière les quiproquos et les situations comiques nées de cette dualité. Les dialogues modernisés rendent ces thèmes accessibles à une nouvelle génération, tout en évitant une réinterprétation trop appuyée qui aurait pu dénaturer l’œuvre.
Une censure qui fait débat
Un point de discorde parmi les fans concerne la censure de certaines scènes. Dans le manga et l’anime original, les moments de nudité comique, non sexualisée, étaient récurrents. Ce remake les atténue ou les supprime, probablement pour s’adapter aux normes actuelles des plateformes de streaming. Si cette décision rend la série plus familiale, elle frustre certains puristes qui y voient une perte de l’esprit irrévérencieux de l’œuvre.
Comparaison entre l’original et le remake
Pour mieux comprendre les forces et faiblesses du remake, voici un tableau comparatif :
| Aspect | Série originale (1989-1992) | Remake Netflix (2024) |
|---|---|---|
| Fidélité au manga | Présence de fillers, arcs modifiés | Très fidèle, suit l’ordre du manga |
| Animation | Style expressif, couleurs vives | Fluide, moderne, couleurs pastel |
| Doublage VF | Voix iconiques du Club Dorothée | Nouveau casting, moins nostalgique |
Pourquoi regarder le remake de Ranma 1/2 ?
Ce remake s’adresse à la fois aux nostalgiques et aux nouveaux venus. Voici quelques raisons de lui donner une chance :
- Une porte d’entrée pour les novices : l’animation moderne et le rythme soutenu rendent la série accessible à ceux qui découvrent l’univers.
- Un hommage au manga : la fidélité à l’œuvre originale ravira les lecteurs du manga souhaitant une adaptation plus proche du texte.
- Des combats dynamiques : les scènes d’action, portées par l’expertise de MAPPA, sont un régal visuel.
- Une réflexion intemporelle : les thèmes du genre et de l’adolescence restent pertinents et universels.
Quelles attentes pour la saison 2 ?
Annoncée pour octobre 2025, la saison 2 promet de poursuivre l’adaptation des tomes suivants du manga. Les fans espèrent l’introduction de nouveaux personnages, comme la mère de Ranma, et une exploration plus approfondie des relations entre Ranma et Akane. Une attention particulière sera portée à l’équilibre entre fidélité et innovation, ainsi qu’à l’évolution du style visuel pour répondre aux critiques sur la première saison.
Mon verdict final
Le remake de Ranma 1/2 sur Netflix est une réussite partielle. Il excelle dans sa fidélité au manga et bénéficie de l’expertise technique de MAPPA, mais il peine à retrouver l’énergie brute et l’humour débridé de la série originale. La censure de certaines scènes et le choix d’un style visuel plus moderne divisent les fans, tandis que le doublage français, bien qu’efficace, manque de la nostalgie des voix du Club Dorothée. Cette adaptation reste néanmoins une belle opportunité pour redécouvrir une œuvre culte, en attendant une saison 2 qui pourrait corriger certains écueils. Pour les nouveaux spectateurs, c’est une comédie romantique d’arts martiaux savoureuse, à savourer sans modération sur Netflix.