Le film Chainsaw Man – Le Film : L’arc de Reze, sorti en 2025, prolonge l’univers brutal et touchant du manga de Tatsuki Fujimoto. Denji, ce gamin transformé en hybride diable, croise la route de Reze, une serveuse au sourire envoûtant qui cache des secrets explosifs. Cette adaptation cinématographique, réalisée par Tatsuya Yoshihara et produite par MAPPA, capture les chapitres 40 à 52 du manga avec une intensité rare. Les amateurs de l’anime original apprécient ce passage au grand écran pour ses combats viscéraux et ses instants de vulnérabilité. Reze apporte une dimension romantique inattendue, où l’attirance se mêle à la trahison. L’histoire explore les failles de Denji, tiraillé entre son crush pour Makima et cette nouvelle flamme. Visuellement époustouflant, le film alterne douceur et chaos, avec une bande-son qui colle à la peau. Pour les fans, c’est un chapitre pivotal qui approfondit les thèmes de solitude et de désir. Même sans connaître la série, l’intrigue se tient seule, invitant à plonger dans ce monde de démons et d’humains brisés.
L’intrigue du film en bref
Denji mène une vie de chasseur de démons sous les ordres de Makima, sa supérieure énigmatique. Séparé temporairement de Power, sa partenaire habituelle, il patrouille seul quand il rencontre Reze dans un café. Elle l’approche avec une franchise désarmante, l’invitant à des escapades nocturnes qui le sortent de sa routine sanglante. Leur complicité grandit vite, marquée par des moments simples comme un bain de minuit ou un repas partagé. Pourtant, des ombres planent : Reze fuit quelque chose, et ses gestes trahissent une mission cachée.
Le rythme s’accélère quand des assassins surgissent, révélant la vraie nature de Reze. Hybride du Démon-Bombe, envoyée par des forces soviétiques pour dérober le cœur de Chainsaw Man, elle incarne le danger sous un masque de tendresse. Les combats éclatent, impliquant Beam, le Fiend-Requin fidèle à Denji, et Aki, son collègue tourmenté. L’affrontement culmine dans une tempête de bombes et de chaînes, où alliances et ruptures se succèdent. Le film boucle sur une note amère, laissant Denji face à ses illusions perdues, prêt pour les horreurs à venir.
Les twists qui marquent
La révélation de Reze frappe par sa brutalité. On sent la tension monter dès les premiers regards complices, mais l’explosion littérale de sa façade surprend encore. Fujimoto excelle à tisser le fil rouge de la manipulation, rappelant que dans cet univers, l’amour rime souvent avec destruction.
Les personnages au cœur du drame
Denji reste le pivot de tout. Ce garçon maladroit, obsédé par les plaisirs basiques, découvre ici une facette plus nuancée de lui-même. Son dilemme entre Makima, figure autoritaire et distante, et Reze, accessible et espiègle, révèle sa soif de normalité. Les dialogues crus, typiques de la série, soulignent son évolution : il n’est plus seulement un outil de combat, mais un ado confronté à ses sentiments.
Reze vole la vedette par sa dualité. Voix douce et regard perçant, elle incarne la victime devenue monstre. Son passé d’hybride, forgé dans la guerre froide alternative de l’univers, ajoute de la profondeur. On perçoit ses hésitations, ces fissures dans son armure qui rendent sa trahison poignante. Sans en dire trop, son arc questionne la loyauté forcée et le prix de la survie.
Les seconds rôles qui comptent
- Beam, le Fiend-Requin, apporte une loyauté comique et absurde, sauvant Denji dans des scènes délirantes comme la chevauchée sur un requin géant.
- Aki Hayakawa gagne en épaisseur avec son sous-intrigue sur l’Ange Démon, explorant la perte et la résignation face aux démons.
- Makima plane en arrière-plan, son influence subtile rappelant que Denji n’échappe pas à ses chaînes invisibles.
L’animation et la réalisation de MAPPA
MAPPA élève le jeu avec une palette chromatique vive, contrastant les gris urbains de la saison 1 par des teintes chaudes pour les scènes intimes. Les environnements photoréalistes, des rues de Tokyo aux piscines abandonnées, immergent totalement. Yoshihara, passé de chorégraphe d’action à réalisateur, fluidifie les mouvements : chaque explosion de Reze semble tangible, avec des débris qui volent en slow-motion hypnotique.
Les combats déchaînent une créativité folle. Denji chevauchant Beam dans un typhon de bombes, ou Reze se reformant en mid-air, c’est du pur spectacle. Quelques recours au 3D pour les véhicules paraissent forcés, mais l’ensemble coule comme un film live-action dopé à l’adrénaline. La durée de 100 minutes se justifie par ce passage seamless du manga au écran, sans temps morts inutiles.
La bande-son qui colle à l’os
Le score de Kenshi Yonezu pulse avec l’histoire. Le thème d’ouverture « Iris Out » capture l’euphorie juvénile, tandis que « Jane Doe », en ending, laisse un vide sourd. Les sons ambiants – cliquetis de chaînes, détonations sourdes – amplifient l’immersion. Dans les duels, la musique se tait souvent, laissant place aux halètements et impacts pour une tension brute.
Les forces et faiblesses du film
| Aspect | Forces | Faiblesses |
|---|---|---|
| Animation | Visuels cinématographiques, fluidité des actions | Quelques 3D mal intégrés |
| Intrigue | Équilibre romance/trahison, twists fidèles | Prédictible pour les lecteurs manga |
| Personnages | Développement nuancé de Reze et Denji | Seconds rôles sous-exploités |
| Son | Bande-son émouvante, SFX immersifs | Moins expérimental que la saison 1 |
Ce tableau résume bien les hauts et bas : un film qui brille par son audace, mais qui pâtit parfois d’une fidélité trop stricte au source, perdant l’expérimentation visuelle de la série TV.
Pourquoi ce film mérite le détour
Chainsaw Man – Le Film : L’arc de Reze transcende le simple divertissement gore. Il dissèque la vulnérabilité masculine à travers Denji, ce héros improbable qui rêve de pain blanc et de câlins. La romance avec Reze, loin d’être gratuite, interroge l’authenticité dans un monde de masques. Les thèmes sous-jacents – exploitation capitaliste, manipulation affective – percent sans moraliser, fidèle à l’esprit Fujimoto.
Pour les novices, c’est une entrée accessible, avec juste assez de lore pour teaser la suite. Les fans y trouveront une validation de leur attachement : voir Denji grandir, même dans la douleur, renforce le lien. Sorti en salles le 24 octobre 2025 aux États-Unis, il a conquis critiques et public par son mélange de tendresse et de folie. Note personnelle : 9/10. Un chapitre qui explose les conventions anime, laissant une marque indélébile.
Si vous cherchez un film qui rit de ses propres excès tout en touchant au cœur, foncez. Reze n’est pas qu’une bombe ; elle est le déclencheur d’une réflexion sur ce qu’on sacrifie pour un instant de vrai.

